La bande dessinée Hila est en ligne

avril 2019InterviewRécit de mission

Avec The Ink Link, Aurélie Neyret est partie en mission à Khost en Afghanistan dans une maternité gérée par Médecins sans frontières.

Le but ? Montrer en dessin le rôle des équipes médicales auprès des patientes accueillies. Les photos ou vidéos n'étant pas acceptées dans ce lieu, Aurélie et ses crayons ont su se faire une place. Ce n'est pas moins de 26 planches qu'elle a réalisées pour Médecins sans frontières, on y découvre le quotidien de cette importante maternité.

Dans un premier article, nous vous présentions son carnet de bord et ses réactions au jour le jour.

Aujourd'hui l'ensemble des pages de BD est disponible en ligne sur le site de Lyon capitale.

Vous pouvez aussi découvrir une interview exclusive de l'autrice.

Extraits choisis :

Avec 2 000 naissances par mois, trois bébés par heure, la maternité de Khost, où Médecins sans Frontières a accueilli Aurélie Neyret en reportage, est “la plus grosse gérée par MSF et l’une des plus grosses au monde”, explique Joffrey Monnier, le responsable communication qui a piloté le projet à MSF. “Dans la région, nous avons fait naître 40 % des enfants afghans”, ajoute-t-il, particulièrement heureux de la BD réalisée par la dessinatrice lyonnaise dans le cadre de son engagement dans l’association d’auteurs The Ink Link. “C’était un projet un peu expérimental, elle devait faire huit planches, on ne savait pas trop comment cela se passerait pour elle là-bas… Finalement, elle est revenue avec vingt-huit planches. L’accueil sur place a été enthousiaste, on l’a déjà traduite en plusieurs langues, diffusée en arabe au Liban, en portugais au Brésil…”

 

Pourquoi fallait-il le raconter en BD ?

Aurélie Neyret : S’il n’y avait pas la BD, on ne pouvait pas en parler en images. C’est une manière de contourner un interdit, puisqu’on ne peut pas prendre de photos des femmes. Et la BD a une plus-value dans la narration : elle permet d’amener de l’émotionnel autrement. Le dessin est moins intrusif qu’un appareil photo. On est obligé de prendre du temps, donc les gens peuvent nous observer travailler, discuter, s’habituer à notre présence. C’est d’autant plus important là-bas qu’ils ne sont pas du tout dans une culture de l’image. Le média, c’est la radio, très peu ont la télé, les gens ne lisent pas comme nous, encore moins de la BD… Pour beaucoup, c’était la première fois que quelqu’un leur tirait le portrait.