Le papa volant
décembre 2016 – InterviewC'est au tour d'Augustin Lebon de nous raconter une anecdote où le dessin lui a permis de faire une rencontre... Et ça se passe dans les airs !
Je revenais d’un voyage en Chine, super chouette et super loin. J’avais plus de 12 heures d’avion avant de revoir mon petit appartement bruxellois et je dessinais un truc avec un chapeau - ou un machin avec un pistolet, je ne sais plus - pour tuer le temps.
Après un moment, je remarque que le steward qui s’occupe de mon allée repasse plusieurs fois à côté de moi et s’attarde sur mon dessin. Il finit par m’aborder en anglais, m’explique qu’il vient tout juste d’être papa, et un peu gêné, me demande si je veux bien dessiner le portrait de son bébé.
Un bébé ? Ce petit être humain beaucoup trop difficile à dessiner pour être honnête ? J’hésite, je n’ai jamais fait de portrait et encore moins celui d’un bébé ! Il dégaine alors son téléphone et me montre une photo avec un tel enthousiasme que je ne peux pas lui dire non. L’exercice n’est pas facile, je n’ai pas envie de massacrer le portrait de son bébé dont il a l’air si fier. Je crayonne, je gomme, je rature, pas simple !
Finalement, après un peu de travail, je termine mon dessin et lui donne en espérant qu’il ne va pas être déçu…
Il sourit en me remerciant mille fois, le montre à tout(e)s ses collègues, « He’s so cute ! » est la seule réaction dont je me rappelle, et finit par nous offrir le champagne à ma compagne et moi. Ça va, il a l’air content.
Aujourd’hui, je suis incapable de me rappeler ce dessin ou la tête de ce bébé, j’avais même oublié cette histoire, mais j’imagine que ce bout de papier a plus de valeur pour ce jeune papa que pour moi. Est-ce qu’il a égaré ce dessin à la sortie de l’avion ? Oublié dans un tiroir ? Ou est-il épinglé précieusement dans l’album photo d’un petit garçon, quelque part dans le monde ?
Je ne le saurai probablement jamais, et c’est très bien comme ça !